Ça commence souvent comme cela : on a envie d’écrire.
On ne sait pas pourquoi. On ne sait pas sur quoi. On ne sait pas pour qui. Alors on laisse le stylo aller à son gré sur le papier. Les lettres se succèdent les unes aux autres, formant des mots. Puis les mots s’ajoutent aux mots et deviennent alors des phrases. Il n’y a plus de page blanche. Il n’y a plus que des mots écrits sur du papier. Des mots qui vous parlent de la vie, de l’amour, de la nature, de la beauté. Je ne sais parler que de ça, de toute façon. Et puis, on ne sait plus parler de ça, alors parlons-en.
Le ciel bleu. Les nuages qui passent sans faire de bruit. La pluie qui a laissé, discrètement, quelques gouttes sur les feuilles des arbres. Le vent qui, doucement, les enlève. Le vol des oiseaux. La nature porte le nom de la perfection. Le nom de la beauté. Le nom de l’amour. La nature, l’essence même de la vie. Nous ne nous laissons que très peu émerveiller par elle. Nous oublions de la remercier pour chaque jour qui passe sous le soleil.
Passe le temps. Le temps d’une vie. Et puis on oublie de vivre.
On oublie d’écouter son âme. Celle qui se laissait émerveiller par la magie de la vie. Celle qui croyait aux rêves et à toutes ses lubies. Celle qui ne demandait qu’à vivre avec plus d’avidité. Cette âme d’enfant, pure n’ayant jamais souffert. Cette âme, qui n’a connu aucune déception, aucune blessure. Nous l’avons tous eue un jour.
Pour certains, cela remonte à très longtemps, car les adultes passent leur temps à détruire cette âme d’enfant. Les adultes ne savent plus ce qui est important. Ils parlent sans cesse de politique et d’argent. Si vous avez votre âme d’enfant près de vous, alors vous avez beaucoup de chance. Mais gardez-la bien, c’est un don précieux de la vie.
On a appris aux adultes que, dans la vie, tout a un prix. Alors ils ne font que compter et parler chiffre. Ils comptent les sous qu’ils dépensent, mais ne connaissent pas la valeur des choses qu’ils achètent. Ils comptent les heures qui passent et ne se rendent pas compte que la vie leur glisse entre les doigts. Ils parlent d’efficacité, de rentabilité et d’intérêt. Toute leur réalité est basée sur ces concepts-là. Ils pensent qu’il en est de même pour les relations. Ils en oublient l’amour et l’amitié. Ils ne prennent pas le temps d’apprendre à se connaître, de s’autoriser à changer. Les adultes pensent qu’en tant qu’adultes, ils savent tout, et ils doivent tout enseigner aux enfants. Et c’est là que se trouve la plus grande erreur qu’un adulte puisse faire.
Il n’y a que l’innocence de l’enfance qui nous rapproche des choses essentielles de la vie.
L’enfant en moi vous rappellerait à quel point il est important d’entretenir un amour, ou une amitié. Il vous dirait que la liberté d’être ce que l’on choisit d’être est la plus grande liberté qui soit. Il vous enseignerait également à ne pas vous enfermer dans des jugements ou dans des idées toutes faites, par peur de devenir aveugle. Il ajouterait à son discours l’importance du rêve, de l’espoir et du courage dans votre vie. Il vous apprendrait à pardonner aux autres le mal qu’ils peuvent causer et à ne pas entretenir de rancune, car elle tue littéralement. Il vous apprendrait à vous réveiller chaque matin comme un être nouveau qui n’a jamais souffert. Il vous dirait qu’il est important de sourire souvent, de rire beaucoup et de toujours vous laisser émerveiller par la beauté de la vie…
Et il vous apprendrait tout cela, sans prononcer aucun de ces mots-là…