Je suis assise sur mon canapé, enveloppée dans la douceur d’un tissu qui, avec le temps, s’est un peu usé.
Mon petit chien, avec ses poils encore mouillés, dort à mes côtés. Elle est le symbole vivant de l’insouciance et de la gaieté.
Elle m’a fait rire l’instant d’avant, exprimant sa joie à coup d’aboiements. Spitzy adore les balades, son enthousiasme est contagieux.
Elle est toujours heureuse à l’idée de sortir, d’explorer l’inconnu qui l’attend derrière la porte de l’immeuble.
Mais là, au moment où j’ouvre la porte, sa déception, visible sur son visage, se lit instantanément. Elle n’était pas prête à devoir supporter les gouttes de pluie glaçantes qui allaient se faufiler jusque sur sa peau, malgré ses longs poils dorés.
Les rues, qui sont habituellement son terrain de jeux favoris, se transforment en un instant, en un endroit peu appréciable.
On écourte alors la balade. On retourne rapidement au sein de l’appartement. Je prends soin de l’essuyer avec une serviette pour ne pas qu’elle attrape froid. Je la couvre aussi de caresses et de mots doux.
Il faut toujours rappeler aux êtres que l’on aime, à quel point on les aime. Si on ne le fait pas assez, ils pourraient risquer de l’oublier.
Je m’assois sur le canapé, j’ouvre mon ordinateur pour regarder les tâches professionnelles que j’ai à effectuer.
Mais mon esprit vagabonde, il est attiré par le monde extérieur. Je jette alors un coup d’œil vers la fenêtre.
Dehors, les gouttes tombent joyeusement sur le sol. Chaque impact créer une bulle. Chaque bulle qui éclate ressemble à une explosion de vie.
Le ciel s’est drapé d’un blanc qui tourne au gris.
Mon ami dirait ces mots-là : « Le monde est hostile ».
Je souris en y pensant.
Nous, on est bien à l’intérieur, chaudement enveloppés dans notre cocon, à l’abri des caprices du ciel.
Ça tombe bien, j’avais envie d’écrire sur l’émerveillement.
Celui-là même qui naît de la présence attentive à l’instant.
Chaque pièce de notre vie est sujet à s’émerveiller. Mais pour cela, il est nécessaire de le regarder, d’enlever le voile que l’on pose tout le temps au bout de notre nez.
On passe notre temps à tout déformer et à oublier la beauté délicatement ancrée dans la simplicité.
Alors que l’émerveillement, lui, est toujours au cœur de notre réalité.
C’est un trésor précieusement caché dans notre quotidien.
Il suffit de l’observer, de l’accueillir, et surtout, de le reconnaître comme notre vérité.
Dans la tranquillité de notre appartement, je réalise la valeur de ces moments.
Spitzy, maintenant est sèche et apaisée, elle roupille doucement à mes côtés.
Je pose les doigts sur le clavier, prête à partager ces idées qui, au beau milieu de cet après-midi d’hiver, sont venues me visiter.
L’émerveillement est une nécessité, une invitation à redécouvrir le monde en enlevant nos yeux usés.
Je commence à écrire, non pas sur les tâches et les obligations, mais sur la magie cachée délicatement au creux de cet instant. Sur la manière dont la pluie transforme la ville. Sur le sourire d’un chien après une promenade mouvementée. Sur la chaleur d’un foyer lors d’un jour de pluie.
Je plonge dans cette écriture, comme on plonge dans un bon livre. Chaque mot est un pas vers une appréciation plus profonde de l’instant présent.
L’émerveillement devient mon guide, il transforme chaque petit détail en source d’inspiration.
Et je me fais cette promesse silencieuse, celle de garder cette perspective. De chérir ces moments de joie anodin et de toujours choisir de tendre vers cette lumière, même dans les jours les plus sombres.
Ainsi, je termine ma confession, non pas comme un écrivain en quête d’émerveillement, mais comme une âme qui l’a trouvé, qui le vit et qui désire le partager.
En regardant par la fenêtre, je souris aux gouttes de pluie, témoins de cette silencieuse transformation. Je ferme doucement mon ordinateur, riche d’une tranquillité retrouvée, d’une joie profondément intégrée.