Nous sommes comme des oiseaux enfermés en cage. La cage est faite d’or, elle est belle et confortable. Notre vie peut se résumer à cette cage, si belle en apparence, que la société, la famille ou les amis nous ont offert dans leur grande générosité. Mais parfois notre seul souhait est d’avoir le courage de sortir de ces barreaux qui nous limite tant dans notre vie. Sortir et enfin vivre. J’étais moi aussi un de ces oiseaux, fragile et insouciant. Le monde, la vie, je ne savais pas ce que c’était. J’étais terrifiée à l’idée même de vivre. Terrifiée et attirée par cette chose que je ne connaissais nullement. J’existai, je respirai mais je ne vivais pas… Vivre, cela devait être une sacrément belle aventure ! Je ne me rappelle pas d’un seul jour sans cet espoir qui vibrait en moi. La vie, c’était prendre des risques. Et tout le monde sait que, dans une cage, il est difficile d’en prendre. La liberté a un coût, je suis bien placée pour le savoir. On y laisse des plumes, on y laisse des bouts d’âme, on y laisse des larmes. On peut avoir peur, oui, avoir peur d’être abîmé, blessé, écorché. Mais ce n’est pas justement cela vivre ? Être vulnérable ? Vulnérable… On l’est tous, dès notre premier souffle, dès nos premières secondes d’existence. Se croire invulnérable est une absurdité. Mais ce qu’il y a de plus absurde, encore, c’est d’être sur cette terre et de ne pas oser vivre la vie que l’on souhaite par peur de souffrir, de ne pas s’envoler par peur de tomber, de ne pas aimé par peur d’être blessé. Je crois qu’on est tous ces oiseaux de la liberté, et nous avons de la chance, la porte de la cage est ouverte et il ne tiens qu’à nous d’avoir le courage de nous envoler.